La souplesse est souvent perçue comme un atout physique, mais qu’arrive-t-il lorsque les articulations sont trop mobiles? Ce phénomène, connu sous le nom d’hyperlaxité, est une condition où la flexibilité dépasse les normes habituelles. Cet article explore en profondeur ce qu’est l’hyperlaxité, ses causes, comment l’identifier et les meilleures stratégies pour la gérer efficacement.
Qu’est-ce que l’hyperlaxité ?
L’hyperlaxité se définit par une mobilité articulaire supérieure à la normale. Concrètement, les articulations d’une personne hyperlaxe peuvent s’étendre et se plier au-delà de l’amplitude de mouvement typique, souvent sans causer de douleur immédiate.
La cause fondamentale de cette condition réside dans la structure des ligaments. Ces bandes de tissu conjonctif, dont le rôle est de stabiliser les articulations, présentent une élasticité accrue chez les individus hyperlaxes. En raison d’une composition tissulaire différente, les ligaments sont plus souples, ce qui rend les articulations « hypermobiles ». L’hyperlaxité peut affecter l’ensemble des articulations du corps (généralisée) ou être localisée à seulement quelques-unes.
Quels sont les facteurs de risque ?
Plusieurs facteurs peuvent prédisposer une personne à l’hyperlaxité :
- La génétique : C’est le facteur le plus déterminant. L’hyperlaxité est souvent héréditaire ; si des membres de votre famille sont concernés, votre probabilité de l’être également est plus élevée.
- L’âge : Les enfants et les adolescents ont naturellement des tissus plus souples, ce qui explique pourquoi l’hyperlaxité est plus fréquente dans cette tranche d’âge. La flexibilité tend à diminuer avec le temps.
- Le sexe : Les femmes sont plus souvent touchées, principalement en raison d’influences hormonales, notamment l’œstrogène, qui peut augmenter la laxité des tissus conjonctifs.
- Les conditions médicales : Certaines maladies génétiques du tissu conjonctif, comme le syndrome d’Ehlers-Danlos ou le syndrome de Marfan, sont des causes connues d’hyperlaxité pathologique.
Comment évaluer l’hyperlaxité ?
Les professionnels de la santé utilisent un outil d’évaluation simple et rapide pour mesurer l’hyperlaxité généralisée : le score de Beighton. Ce test clinique est basé sur une série de cinq manœuvres et est noté sur un total de neuf points.
Les mouvements évalués sont :
- L’extension passive du petit doigt au-delà de 90°. (1 point par main)
- La flexion passive du pouce jusqu’à toucher l’avant-bras. (1 point par main)
- L’hyperextension du coude au-delà de 10°. (1 point par coude)
- L’hyperextension du genou au-delà de 10°. (1 point par genou)
- La capacité à poser les paumes des mains au sol en gardant les jambes tendues. (1 point)
Bien qu’utile, ce score a ses limites. Il n’évalue pas toutes les articulations et ne fournit aucune information sur la douleur, l’instabilité ressentie ou les limitations fonctionnelles. Une personne peut obtenir un score parfait de 9/9 sans aucune plainte, alors qu’une autre avec un score faible de 2/9 peut souffrir de douleurs chroniques. Une évaluation par un professionnel de la santé est donc indispensable pour obtenir un diagnostic complet et personnalisé.
Hyperlaxité : avantage ou inconvénient ?
L’hyperlaxité n’est ni bonne ni mauvaise en soi ; son impact dépend entièrement du contexte.
- Un atout : Dans des disciplines comme la danse, la gymnastique ou la natation, une grande amplitude de mouvement peut améliorer la performance et la fluidité technique.
- Un problème potentiel : Elle devient problématique lorsqu’elle est associée à des douleurs, une instabilité chronique ou des blessures récurrentes (entorses, luxations).
Sans une gestion adéquate, l’hyperlaxité peut entraîner des complications telles que des douleurs musculosquelettiques chroniques et des limitations fonctionnelles au quotidien.
4 stratégies clés pour gérer l’hyperlaxité
Pour prévenir les complications et transformer l’hyperlaxité en un atout maîtrisé, voici quatre approches fondamentales :
- Renforcement musculaire ciblé : Des muscles forts sont essentiels pour compenser la laxité des ligaments et stabiliser les articulations. Un programme d’exercices ciblant les muscles autour des articulations hypermobiles (par exemple, quadriceps et ischio-jambiers pour le genou) est crucial.
- Amélioration de la proprioception : La proprioception est la perception qu’a le corps de sa position dans l’espace. Des exercices d’équilibre (sur une jambe, sur des surfaces instables) aident le cerveau à mieux contrôler les articulations et à prévenir les mouvements excessifs.
- Contrôle neuromusculaire : Il est important d’apprendre à contrôler consciemment l’amplitude des mouvements. Même si une articulation peut aller plus loin sans douleur, il faut éviter d’atteindre systématiquement ces amplitudes extrêmes pour protéger les ligaments d’un étirement excessif.
- Développement de l’endurance musculaire : Les muscles des personnes hyperlaxes doivent travailler plus fort pour assurer la stabilité. Améliorer leur endurance leur permet de remplir ce rôle de soutien plus longtemps et avec plus d’efficacité, réduisant ainsi la fatigue et le risque de blessure.
En conclusion, une hyperlaxité bien gérée grâce à un renforcement adapté peut être un avantage. Cependant, sans une prise en charge adéquate, elle peut devenir une source de douleur et d’instabilité. Chaque cas étant unique, il est fortement recommandé de consulter un professionnel de la santé, comme un physiothérapeute ou un kinésiologue, pour recevoir une évaluation et des conseils personnalisés.
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