Ce n’est un secret pour personne, avoir mal, ça peut vraiment faire suer, surtout si la douleur dure plus longtemps que nous l’aurions imaginé. (certains d’entre vous auraient probablement remplacé «suer» par un autre mot). Pour avoir connu plusieurs blessures, ainsi que plusieurs épisodes de douleurs dans ma vie personnelle, j’ai moi-même vécu la frustration et les questionnements que plusieurs de nos patients vivent quotidiennement. «Pourquoi ma douleur persiste-t-elle» est une question qui revient régulièrement chez mes patients et la réponse est rarement simple à déterminer en quelques minutes. Il faut parfois prendre un pas de recul et réfléchir à la situation afin de mieux orienter nos prochaines actions. C’est pourquoi j’ai décidé d’énumérer, de façon non exhaustive, certaines raisons fréquentes pouvant expliquer la persistance de votre douleur. Si vous êtes aux prises avec une douleur dure trop longtemps à votre goût, continuez votre lecture, ça pourrait vraiment vous aider!
Vous avez peur d’aggraver les choses et/ou vous ne bougez pas assez (vous êtes craintif)
Lorsqu’une douleur se manifeste, la majorité des gens auront une conclusion similaire: je me suis blessé, je dois reposer la région douloureuse et ça va passer. Bien que ce réflexe puisse s’avérer pertinent, du moins initialement, en cas de blessure tissulaire (ex. entorse de cheville), il arrive très souvent que les douleurs musculosquelettiques proviennent d’une simple «irritation» ou «sensibilité» tissulaire plutôt que d’une réelle blessure. Dans une telle situation, le corps a décidé de se protéger, vous avez mal et vous croyez vous être blessé. Vous tentez donc de protéger la région en modifiant vos activités et vos mouvements, mais cela ne semble pas aider à calmer la douleur.
Comment savoir s’il s’agit d’une réelle blessure? Un professionnel qualifié dans le diagnostic de troubles musculosquelettiques comme un de nos chiropraticiens ira tester avec vous différents mouvements et ira mettre en tension différentes structures autour de la région douloureuse afin de déterminer la meilleure marche à suivre. Le simple fait de consulter plus rapidement pourrait vous permettre, la plupart du temps, de vous rassurer qu’il n’y a pas de blessure grave et que vous pouvez réintégrer progressivement vos mouvements et les activités que vous aimez. Votre professionnel pourra d’ailleurs, si jugé nécessaire, aider votre corps à quitter le mode «protection» par l’intermédiaire de thérapies manuelles et de prescription d’exercices à faire à la maison.
Parfois, un repos relatif et temporaire peut s’avérer nécessaire. Toutefois, ce repos est rarement pertinent au-delà de quelques jours, même en cas de blessure réelle. La majorité du temps, il est important de réintégrer progressivement les mouvements sensibles afin d’aider le corps à mieux récupérer et briser le cycle de douleur initial. L’important, c’est de bien doser.
En cas de doute, consultez un de nos chiropraticiens ou physiothérapeutes, ils sauront vous éclairer!
Vous en faites trop et/ou vous ne récupérez pas assez.
Vous faites peut-être partie de ceux avec qui nous devons temporairement conseiller de soulever le pied de sur la pédale. Comme mentionné plus haut, en faire trop peu peut être nuisible, mais en faire trop, trop vite peut également freiner votre récupération. Pensez-y, si on remet toujours une petite bûche dans le feu avant qu’il n’ait eu le temps de s’éteindre, alors la flamme risque de rester bien vivante, n’est-ce pas? Évidemment, je simplifie ici, mais c’est un peu la même chose avec votre corps. Voici un concept important à comprendre en réadaptation:
Progrès = Stress + récupération
Il est toutefois important d’avoir un bon équilibre entre les stresseurs et le niveau de récupération.
La récupération passe à la fois dans le temps entre deux événements de «stress», par exemple deux activités physiquement demandantes pour votre genou si vous avez des douleurs articulaires, mais aussi par la quantité et la qualité de votre sommeil. Voici 3 questions importantes à vous poser si vos douleurs persistent:
– Est-ce que je dors au moins entre 7-9h/nuit?
– Suis-je reposé à mon réveil?
– Suis-je régulièrement fatigué pendant la journée.
Un professionnel de la santé physique, comme un de nos chiropraticiens ou un de nos physiothérapeutes, pourra vous conseiller afin d’éviter que vous soyez en surcharge (trop, trop vite) et de s’assurer que vous allez chercher suffisamment de récupération. Le simple fait d’apprendre à être plus à l’écoute des signaux que notre corps nous envoie peut faire une grande différence!
Vous placez trop d’attention sur la douleur et pas assez sur la fonction.
Une chose très importante à comprendre lorsqu’aux prises avec une douleur persistante est qu’aller mieux ne se reflète pas toujours immédiatement par l’absence ou la diminution de l’intensité de la douleur. Parfois, d’autres variables permettent de conclure que les choses s’améliorent. Par exemple, le fait d’être capable de bouger avec plus d’amplitude ou pendant plus longtemps sans que la douleur n’augmente (malgré sa présence), est un signe positif important!
Ainsi, si vous sentez que vous faites du sur place avec votre douleur, posez-vous la question: est-ce que j’utilise seulement la présence ou l’absence de douleur comme indicateur de succès?
Il est normal de continuer à avoir de la douleur pendant un processus de réadaptation. L’important est de bien la doser afin de prévenir les rechutes et s’assurer qu’on progresse.
Notre équipe de professionnels est formée spécifiquement pour vous aider à établir un plan de match qui vous permettra de vous placer en situation de succès.
Vous êtes trop impatient.
Alors que certaines blessures musculosquelettiques mineures peuvent se résoudre rapidement à l’intérieur de quelques semaines, d’autres problèmes musculosquelettiques peuvent prendre plusieurs semaines, plusieurs mois et parfois plus d’une année à se résoudre complètement.
En voici quelques exemples:
– Une blessure d’un disque intervertébral ou une déchirure ligamentaire peuvent prendre entre 12-18 mois à guérir complètement.
– La capsulite adhésive est une condition douloureuse de l’épaule qui peut prendre entre 1 et 3 ans à se résoudre, même en présence de traitements.
– Les douleurs articulaires associées à l’arthrose peuvent également nécessiter plusieurs mois de suivis avec votre professionnel et d’exercices à faire à la maison avant de sentir une amélioration considérable dans votre quotidien.
Ainsi, vous l’aurez compris, restez patient et positif sont des éléments clés pour aider à aller mieux plus vite! Le fait d’aller chercher du support de la part d’un professionnel vous aidera à avoir une meilleure idée du temps que cela pourrait prendre pour aller mieux et donc à rester positif et garder confiance que vous êtes sur la bonne voie!
Vous n’avez pas confiance que ça puisse aller mieux.
Lorsqu’une douleur persiste depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, il peut s’avérer normal de perdre espoir en la possibilité que la situation puisse s’améliorer. Des recherches scientifiques récentes ont toutefois permis de souligner que les gens qui demeurent optimistes par rapport à leur pronostic ont, lorsque suivis à plus long terme, moins de douleurs, mais surtout moins d’incapacités fonctionnelles associées à leur douleur que ceux qui sont plus pessimistes.
Eh oui, le simple fait de rester positif peut faire toute la différence sur votre qualité de vie.
Afin d’aider mes patients qui ont des douleurs chroniques à développer un meilleur état d’esprit pour leur récupération, je leur demande souvent de faire deux choses, tout en leur mentionnant que, comme tout changement, cela ne sera pas facile à intégrer et qu’il sera important de se remémorer régulièrement ces deux choses. Les voici:
- Accepter que la douleur ne partira pas maintenant.
- Malgré cette acceptation, avoir confiance que les choses peuvent toujours aller mieux.
Cela peut se traduire en cet exemple de discours intérieur que vous pouvez vous répéter quotidiennement: «Je comprends et j’accepte que ma douleur sera présente aujourd’hui, le sera demain, et probablement la semaine prochaine, mais j’ai confiance qu’avec des efforts et du temps, les choses iront mieux»
Lorsque répétées régulièrement, ces étapes pourraient permettre de vous redonner un plus grand sentiment de contrôle sur la situation et de ne pas vous sentir «emprisonné» pour toujours dans votre douleur. Vous pourrez donc plus facilement prendre des actions concrètes pour améliorer la situation, malgré la présence de douleur.
Pour conclure, comme vous l’avez probablement constaté si vous lisez ces lignes, la douleur, ça peut être complexe! Surtout lorsqu’elle persiste. J’espère que ce blog permettra de vous outiller dans votre processus de récupération. Si, malgré la lecture de ce blog, vous souhaitez tout de même obtenir un coup de pouce d’un professionnel afin d’adresser une douleur persistante, n’hésitez pas à prendre rendez-vous avec un de nos chiropraticiens ou physiothérapeute chez ABC Clinique santé. Nous sommes là pour vous outiller dans le retour à vos activités et dans l’atteinte de vos objectifs de santé!
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Dr Charles Bélanger
Chiropraticien